Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale 2021

Ecrit par Jean-Marc Seyler

Le Projet de loi de Finances de la Sécurité Sociale a entériné, entre autres trois mesures, qui mettent à mal la Sécurité Sociale et notre système de santé dont les hôpitaux.
Voici, les trois mesures expliquées par la CGT au travers son journal la NVO de novembre 2020.


1 Le « forfait urgences » est la solution qu’a trouvé le gouvernement pour taxer les usagers qui se rendent à l’hôpital sans qu’une hospitalisation soit nécessaire. « C’est inacceptable, les usagers ne peuvent être rendus responsables du manque de médecins dits « de ville » déclare la CGT, qui invite à signer une pétition pour que cette disposition soit retirée du PLFSS 2021.
A rebours de cette mesure, la CGT avance des propositions pour le développement d’une médecine de proximité.
Le gouvernement a fixé le montant du forfait à 18€.

2 Le Ségur de la santé était la promesse attendue pour l’hôpital. Après une année 2019 marquée par les grèves des services des urgences exsangues de nombre d’hôpitaux, le pic de la crise sanitaire du début de l’année (2020) a mis en exergue l’indigence dans laquelle des année d’austérité ont plongé notre système de santé.
L’épuisement des personnels est tel qu’ils démissionnent par vagues. Les mesures du Ségur seront-elles à la hauteur ? Las, la réalité chiffrée est tombée : 180€ par mois, et encore en plusieurs phases.
Loin des revendications salariales et du rattrapage du salaire moyen des soignants d’Europe.
Et surtout aucune trace non plus des embauches massives nécessaires.

3 « La cinquième branche » est instituée pour le grand âge et la perte d’autonomie. Mais cette cinquième branche de la Sécurité Sociale (les quatre autres sont la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, la retraite et la famille) ne fait pas vraiment partie du système de Sécurité Sociale.
En effet, elle est financée non pas par les cotisations sociales, mais à 90% par la CSG. Elle est de fait sous tutelle de l’État par l’intermédiaire de la CNSA (créée après la canicule de 2003).
La CGT est opposée à cette « cinquième branche » qui sépare maladie et handicap. Elle estime que la perte d’autonomie -qui n’est pas systématiquement liée à l’âge- devrait relever de l’assurance maladie.
Par ailleurs, le dispositif s’apparente à un système à l’anglo-saxonne : une assistance qui couvre un minimum, mais ouvre à l’assurantiel et incite à se tourner vers la capitalisation.

Pour conclure, en regard de ces trois mesures, je pose la question : est-ce bien dans l’esprit du créateur, en 1945, de la Sécurité Sociale le communiste Ambroise Croizat ?
Il disait : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».

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